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Les derniers comtes et leur départ

1555
LES ROIS PASTEURS

Pendant le dernier siècle de son existence, le Comté de Gruyères a été le pays du bonheur. Les gens aimaient leurs comtes parce qu'ils vivaient auprès d'eux; ils se mêlaient à leurs joies et à leurs peines. C'est pourquoi on les appelait les Rois-Pasteurs.
En été, le Comte visitait les armaillis dans leurs chalets, leur racontait les nouvelles de la plaine. Quand on le voyait venir, c'était la fête sur l'alpe: les demoiselles lui apportaient des fleurs et le Comte les invitait à danser sur l'herbe simplement.
II prenait un grand plaisir à lutter avec les armaillis et parfois il se faisait battre. Alors il jurait de s'entraîner pour être vainqueur la prochaine fois.
De retour dans la plaine, il se mêlait à ses gens, riait et
s'amusait avec eux. Parfois, il prenait place dans la coraule qui descendait en chantant vers les villages voisins.
La tradition nous raconte qu'un dimanche le Comte Rodolphe commença la coraule à Enney. Il l'amena à travers tous les villages de la Haute Gruyère; le mardi la coraule arriva à Château-d'Oex avec 700 personnes.


FRANCOIS ET LOUIS DE GRUYERES

François Ier laissa le meilleur souvenir dans le coeur de ses sujets. II leur accorda de grandes libertés. II permit aux gens de Gruyères de choisir eux-mêmes un conseil de 12 personnes pour gouverner la ville. Ce fut le premier Conseil Communal.
En 1475, le Comte Louis prend sa place. Il s'allie aux Suisses pour aller lutter contre Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne. Il est un des principaux chefs de la bataille de Morat en 1476.
Il ramena au château de Gruyères de beaux objets, comme les gobelins qui ornent encore aujourd'hui une salle du château. A la salle de Bourgogne, au château de Gruyères, on peut encore admirer les capes brodées aux armes de Bourgogne, prises à Charles le Téméraire.
Le Comte Louis fit réparer la chapelle de Saint-Jean. Une pierre y porte son nom. Il l'enrichit de calices, de vases sacrés. Sous son règne, le Pape accorde l'indulgence spéciale à ceux qui visiteront la chapelle à certaines fêtes. La bulle peut encore être vue au château aujourd'hui.



LES DERNIERS COMTES

Depuis 1500, l'étoile de Gruyères continue à pâlir. Partout, autour de nous, les seigneurs sont déjà tombés les uns après les autres.
Jean II doit lutter pendant tout son règne contre les Bernois qui veulent implanter le protestantisme dans notre pays. De grandes processions arrivent à l'église de Saint Théodule pour demander à Dieu de conserver la vraie foi.
Enfin, Michel, le dernier comte, prend la tête du comté. C'est un bel homme, fort et vaillant. Il a appris dans les cours étrangères son métier de soldat. Mais il a aussi appris à s'amuser. II continue les fêtes au château, bien que sa fortune ait bien diminué. Par tous les moyens, il essaie de se procurer de l'argent. Il en emprunte à Fribourg et à Berne, donnant des terres en gage. II bat monnaie dans la Tour Carrée, mais les villes n'acceptent pas cet argent.
Enfin, Michel offre ses services au Roi de France. Il réussit à trouver 2000 hommes qu'il doit armer à ses frais. Ce ne sont que de mauvais soldats et ils fuient devant l'ennemi. Alors, le Roi refuse de payer le Comte Michel.


APRES LE DEPART DES COMTES

En 1555, le premier bailli de Leurs Excellences de Fribourg venait prendre place au château. II était chargé d'administrer la région, comme un préfet. Souvent ces baillis furent très braves, mais en général, on ne les aimait pas beaucoup, ce qui donnait lieu à des désordres.
En 1814, les baillis furent remplacés par des préfets, comme dans le reste du canton. II y en avait 13 en tout.
En 1848, la Préfecture fut supprimée et Gruyères fut rattachée à la préfecture de Bulle, comme de nos jours.
Ainsi mourut la dernière illusion de souveraineté des Gruériens.
Cependant, dans le cœur de beaucoup de Gruériens sommeille encore cette idée d'indépendance et le mot Liberté leur est bien cher.
Le départ du Comte Michel

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